Das Boot existe depuis longtemps, mais avant que la Clinic ne le découvre à Blankenberge en 2013, ce groupe atypique n’avait jamais eu l’idée de se produire en public. Ils sont cinq frères et une sœur, issus d’une famille mormone de 26 enfants, et “Das Boot” est le nom qu’ils ont donné à leur refuge (un ancien bunker enterré sous les dunes) dans lequel ils s’enferment depuis leur enfance pour faire en secret de la musique.

Ce qui nous a particulièrement séduit chez Das Boot, outre l’aspect sauvage et hybride de leur musique (ils ne se revendiquent d’aucun style, mais pour nous elle s’apparente à celle qu’auraient pu créer The Residents s’ils avaient fait de l’électro-punk), c’est qu’ils l’ont faite exclusivement pour eux-mêmes, en réinterprétant leur vécu de façon loufoque et magnifiée, de sorte qu’on ne sait jamais vraiment ce qui est vrai et ce qui est faux.

Quand nous avons essayé de les convaincre de se produire pour la première fois en public, l’un d’entre eux a répondu :

“Le lapin arrive à une barrière et il trébuche parce qu’il court vite, il court trop vite. Alors il tombe et il se cogne à la tête. Et du sang coule et son cerveau lui sort par l’oreille. Il se relève mais il glisse sur son propre cerveau et il retombe.”